Troisième volet d'une trilogie d'albums photographiques consacrée à la moyenne vallée de l'Hérault (que Max Rouquette avait entamée en 1982 avec le photographe anglais Harold Chapman), Le lac du Salagou, miroir aux cent visages a été publié pour la première fois en décembre 1996 aux éditions Bibliothèque 42. Il marquait la première rencontre de Max Rouquette et de Georges Souche qui, trois ans plus tard, allaient publier ensemble un deuxième album, Larzac.
Épuisé dès 1999, Le Lac du Salagou a été réédité en 2005.
Caractéristiques de l'ouvrage :
Format 28 x 24 / 144 pages sur papier Satimat 170g / 82 photographies
Dos carré cousu collé, couverture rigide avec pelliculage mat
ISBN : 2-914126-03-4 / Prix public : 40 €
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« Georges Souche et Max Rouquette nous révèlent ici les multiples et fascinants visages de la vallée du Salagou : les empreintes de reptiles fossilisées dans la boue de l'ère primaire, la force dramatique d'un monde minéral façonné par les mouvements tectoniques et les irruptions volcaniques, les jeux de miroir, la poésie du monde des roseaux, l'écoulement des saisons, ou encore la diversité d'un patrimoine bâti trop souvent méconnu...
Cet ouvrage va bien au-delà de la simple illustration. Il est avant tout une création qui porte l'empreinte de la forte personnalité de ses auteurs. Il nous invite à prendre le temps de contempler et de découvrir autrement cet espace encore préservé, en nous amenant au cœur même de son intimité. »Louis Villaret, extrait de la préface de la première édition
« Replacé dans le contexte d'une ½uvre aussi multiple que celle de Max Rouquette, ce Lac du Salagou, au premier abord, semblera peut-être un texte secondaire, un divertissement, et, pour certains, une concession. Mais ce serait faire erreur : nous avons là un livre fort et révélateur de ce qui constitue le c½ur battant de l'½uvre de l'écrivain.
Ce qui nous émeut et attire notre attention avant tout ici, c'est la méditation poétique - en français, hormis quelques poèmes occitans tirés du grand recueil de Rouquette Lo Maucòr de l'unicòrn (Le tourment de la licorne) - sur un paysage transformé de fond en comble à une date encore très récente. D'un pays de terre rougeoyante et d'hommes accrochés à leurs vignes et à leurs champs d'oliviers, on est passé en quelques mois à un autre pays, d'eaux bleues ou vertes, de maisons et de villages noyés, d'îles mystérieuses et de rivages d'une étrange diversité.
Le lac du Salagou, ainsi, rejoignait tout naturellement un des grands thèmes de l'écriture de Max Rouquette : l'½uvre inexorable du temps, qui change l'aspect des paysage et y abandonne, muettes et pathétiques, les traces mortes du passé et des activités humaines désormais achevées. Les textes de Rouquette, en contrepoint des photographies de Georges Souche, savent non pas nous dire, mais nous rendre sensible ce sentiment mêlé, qui n'est pas fait de nostalgie ni de mélancolie un peu facile, mais nous renvoie sans relâche à ce qui tisse l'existence même du monde : le tremblement du temps, jouant son jeu de patiences et d'impatiences, jour après jour. Admirable tremblement du temps, a écrit un autre grand poète. Car c'est en cet espace que nous passons nos vies : créatures du temps en ce qu'il a de plus ténu, voyageurs de ces instants fugaces, imperceptibles, qui nous donnent cependant, parfois, une idée, fût-elle éphémère, de l'éternité.»Philippe Gardy, extrait du nouvel avant-propos de l'édition 2005